Un parcours chaotique ?

Peut-être que vous vous interrogez sur le chemin que j’ai parcouru avant de devenir photographe. Où suis-je, où vais-je, d’où viens-je ? Et pourquoi cette entête ? Je vous invite à travers cet article à en découvrir un peu plus sur mon parcours.

 

Nage droit devant toi

Je n’ai pas eu un parcours tout tracé 🤔. Depuis mon enfance, j’étais attirée par les métiers d’art. Je voulais être écrivain, illustratrice, puis travailler dans le cinéma (comme directrice de la photographie tiens !). Et comme les maths et la physique n’étaient pas mon forte, je n’ai pas pu choisir cette voie. Après un bac ES choisi un peu au hasard car on m’a dit que L me fermerait des portes (ridicule vu la suite de l’histoire), comme je ne savais pas quoi faire, je me suis dit :

💡 tiens, j’aime bien l’anglais et la culture anglo-saxonne, je vais faire une licence d’anglais et devenir prof. YES

Cringe Meme Generator - Imgflip

Bonne idée ou pas ?

J’ai adoré la fac, la licence et le master d’anglais. Etudier la langue, la décortiquer, apprendre ses racines et celles de ses peuples, c’était vraiment top ! Donc ça paraissait logique que j’aimerais l’enseigner à mon tour. Après un séjour en Angleterre (Birmingham 🥰) et un CAPES en poche, j’ai commencé ma nouvelle vie de prof. Et puis finalement, après un an et demi de loyaux services, je leur ai dit so long. Et honnêtement, je ne regrette pas. Je ne le vis pas (plus) comme un échec, mais comme une expérience. Et puis j’ai travaillé dans la com’, comme chargée de com internationale (ouiii de la com et de l’anglais, trop bien) dans une boîte d’édition de jeux de société. Et la suite, vous la connaissez…

 

Un parcours chaotique

Quand on regarde mes expériences, mes études, on peut se demander si plusieurs fois je me suis perdue, et si je ne suis pas juste rentrée là où il y avait de la lumière…Logique ! Il y a quelques années, décennies, quand on décidait d’un job, c’était pour la vie. Mais les temps changent. Il est de plus en plus commun de voir des personnes qui changent régulièrement d’emploi, de secteur, de vie ? On peut se demander pourquoi. Au lieu de considérer cela comme un problème, nombreux sont ceux et celles qui envisagent des évolutions simplement comme cela : des évolutions, liées à la liberté de se transformer…Mais bien que ça soit un sujet d’étude passionnant, on n’est pas vraiment là pour en débattre.

Ou une multitude d’expériences ? 

Dans un monde où tout est connecté, où les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, et maintenant Tik Tok, embellissent la réalité, ne prennent que le beau et cachent le laid, il est difficile de ne pas se sentir parfois découragé·e ou déçu·e par sa vie et ses propres accomplissements.

Quand on voit la vie parfaite et apparemment simple que mène les autres, on peut se sentir comme une failure. Personnellement, faire 5 ans d’études pour être enseignante, me rendre compte très (trop) rapidement que je n’avais pas la motivation de continuer ce métier, c’est dur. Démissionner d’un emploi stable avec un (plutôt) bon salaire et un statut de fonctionnaire, certain·e·s diront que c’est de la folie – et on me l’a dit maintes fois. Et c’est vrai que ça m’a fait me remettre en question, tout retourner dans ma tête, essayer de comprendre le pourquoi du comment, chercher des solutions, me dire que si j’avais une bonne mutation, je continuerais peut-être…Et l’Education Nationale étant ce qu’elle est, je me suis retrouvée avec une situation de 💩, avec une motivation proche du noyau de la terre à chaque fois que je devais aller travailler. Burn out, dépression, ce sont des maux que l’on retrouve beaucoup dans ce milieu. Un jour, je vous raconterai peut-être mon histoire avec l’Education Nationale.

Et après l’EN ?

Bref, après mon expérience non concluante avec l’EN, j’ai été salariée en tant que Chargée de Com Internationale, pendant un an. Et honnêtement j’ai kiffé. La com, je connais bien, j’en faisais en tant que bénévole depuis des années, et en tant que geek, tout ça c’est naturel pour moi. Mais comme ma première relation avec l’EN, ça s’est fini en goodbyes. C’était triste, mais c’est la vie.

Forcément, en tant que perfectionniste et méticuleuse que je suis, j’ai eu beaucoup de mal à accepter. Oh et dois-je ajouter que je déteste l’injustice ? Mais comme dirait Scar, « la vie n’est pas juste tu vois », et parfois les événements  sont hors de notre portée, et on n’y peut rien.

Et après la com ?

Après cette deuxième rupture, je me suis forcément encore remise en question. J’ai vécu ma vie professionnelle comme un échec. Quand je voyais cette personne qui était dans ma promo en master, qui avait presque la même vie que moi, sauf qu’elle, elle était comme dans la pub de café avec la famille parfaite, le soleil et la grande maison. Et moi à côté, j’étais comme la folle aux chèvres (oui, car la folle aux chats c’est démodé, voyez-vous !). C’est évidemment une image, pour celleux qui se poseraient la question. Je ne possède pas (encore) de chèvres, et je n’échangerai ma vie contre rien au monde (surtout pas contre quelqu’un qui est encore dans l’EN 🤭, bon courage à elleux, des héros.).

Les chèvres préfèrent les gens heureux - TN24.TN

Donc vous l’aurez compris, cette mignonne chèvre ci-dessus n’est pas un membre de ma famille.

Qui sème le vent récolte la tempête

Mais vous savez quoi ? Au final, on récolte ce qu’on sème. Et je crois que je n’ai jamais semé les graines de l’instagramable. J’ai toujours semé les graines un peu biscornues. La normalité, c’est ennuyant. La différence, en revanche, c’est étonnant, surprenant.

J’ai toujours touché à tout, et particulièrement à tout ce qui est créatif et manuel. J’adore découvrir de nouvelles choses, apprendre, par moi-même ou avec d’autres. Je me suis toujours vue comme une sim, avec des compétences à remplir, des niveaux à monter ! Et au final, quand on a une vie rangée, comme mon ancienne collègue de fac, on entraîne toujours les mêmes compétences. Alors elle sera sûrement excellente en compétence teaching, mais moi, pendant ce temps, je deviendrai un couteau suisse de savoirs et savoir-faire, et ça franchement, ça envoie ! Ca donne envie de troquer sa pub café pour une ferme avec des chèvres ! 🤣
Vous avez vu, quand on retourne la question sous un autre angle, c’est facile de se retrouver héro·ïne de son histoire, et pas le pnj du coin. Et parfois ça fait du bien de laisser de côté la modestie, et savoir apprendre à s’aimer et se considérer.

Une chèvre retombe toujours sur ses pattes ! 

En principe c’est plutôt les chats, mais on est parti sur les chèvres là…donc restons dans le thème 😁. Alors quelques heures seulement après mon Hasta luego de mon ancienne boite, je faisais déjà des plans sur la comète. Vu que j’adorais ce que je faisais, pourquoi pas continuer à le faire, mais pour moi-même, et peut-être être rémunérée pour ça ! C’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer mon propre site de reviews et photos de jeux de société (car c’était mon métier et ma passion, oh mais c’est toujours une de mes passions d’ailleurs). J’ai investi dans du nouveau matériel photo, et là, mais quel bonheur ! La photo, la vidéo, vous le savez (car vous avez lu ma section à propos), j’ai toujours adoré ça ! Mais j’avais des exigences et des envies qui ne pouvaient être satisfaites par l’appareil que j’avais depuis longtemps. Donc quand j’ai redécouvert toutes les possibilités, c’est apparu comme une évidence. La photo, je voulais en vivre. Car elle, elle m’a toujours fait vivre. Elle me fait vibrer, elle m’anime.

 

Donc, en vrai tu étais faite pour la photo ?

Je ne sais pas si j’étais faite pour la photo, ou uniquement la photo. Je sais que la photo était faite pour moi, en revanche. Je pense que les photographes se reconnaîtront dans ce que je vais dire : mes yeux sont mes premiers objectifs. Longtemps, j’ai rêvé qu’une technologie soit créée, qui permettrait de prendre en photo exactement ce que l’œil voit. Car quand on a l’œil du photographe, tout nous apparaît comme une potentielle photo en attente d’être capturée.

Vous avez peut-être déjà entendu parler du fait qu’il n’existait pas qu’une seule vérité, mais autant de vérités qu’il existe de points de vue.

Il peut y avoir plusieurs points de vue, mais une seule vérité ? - QuoraIci, personne n’a raison ou tort. En photo, c’est pareil, tout est une question de point de vue. On tourne autour d’un sujet pour trouver les meilleurs angles, les meilleurs fonds, et les meilleurs points de vue (merci daddy pour le conseil). Il existe autant de photos qu’il existe de photographes. Il faut garder l’esprit ouvert. Eh bien la vie, c’est pareil.

Tout est une question de point de vue

Forcément, j’ai retourné la question dans tous les sens, pour essayer d’avoir tous ces points de vue. Mais malgré tout, je restais perturbée par toutes les étrangetés de mon expérience professionnelle. De plus, quand on devient entrepreneur·se, c’est facile d’avoir des doutes.

Et même si mon chemin semblait à nouveau à peu près tracé, j’avais toujours cette petite honte sous-jacente de cet imparfait parcours. Et il a quelques mois, j’ai rencontré une personne qui m’a dit quelque chose de simple, qui pourtant a tout changé. Alors que l’on se présentait brièvement, et que je lui expliquais les différents métiers que j’avais déjà eus, elle s’est exclamée « Eh ben, tu en as vécu des vies! ». Et ça m’a marquée. Ca m’a marquée car c’est tellement ça. Toutes ces expériences, ce sont des autres vies, des autres parties de moi, de mon passé, qui font qui je suis aujourd’hui, et c’est super positif.

Ce jour-là, elle était loin d’imaginer qu’elle avait dit quelque chose qui a changé entièrement ma vision des choses 🤯. Pour la première fois j’ai été fière de toutes ces expériences, car ce qui compte, ce n’est pas l’arrivée, mais bien le chemin. Et sur le chemin, j’ai vécu de belles choses, appris énormément, rencontré des tas de personnes qui resteront gravées dans ma mémoire.

Et tout ça, c’est une question de point de vue.

Et la conclusion ?

Du coup c’est bien, car vous n’aurez pas lu tout ça pour rien ! Il y a une belle morale à cette histoire. On a tous besoin à un moment ou à un autre de regarder les choses sous l’œil du photographe, que ce soit une discussion, une dispute, une expérience, ou notre vie entière. Il fait bon de prendre du recul et d’analyser les situations sous tous les angles. Et en bonus, apprendre à être moins dur avec soi-même.

Quand on se juge, ou juge notre travail, on est toujours plus critiques que quand on juge le travail des autres. Essayez, rien que pour une journée, de vous donner à vous-même les conseils que vous donneriez aux autres, et vous verrez comme vous allez vous aider !

A bientôt pour une prochaine Chronique d’une Camille! 

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